Alors du coup j'en suis à la moitié de ma lecture de We are all very anxious - Six theses on anxiety and why it is effectively preventing militancy and one possible strategy for overcoming it et je peux déjà vous conseiller d'aller le lire.
Le postulat de base, c'est qu'à chaque phase du capitalisme, ce dernier se maintient avec "Le mal de l'époque" qu'on reconnait parce que c'est une souffrance qui est simultanément discutée très publiquement et largement dans la société, et à la fois traitée de manière très individuelle. Et on passerait d'une phase à l'autre quand les exploitéés trouveraient comme la combattre.
Selon les autaires du zine, avant la Seconde Guerre mondiale, il s'agissait de La Misère qui a vu apparaître les premières grèves, la mutualisation, etc. ayant provoqué l'amélioration des conditions de travail globales.
Après la Seconde Guerre mondiale, le fordisme a apporté L'Ennui, t'avait des conditions de travail ok pour l'époque et un revenu, des aides sociales, mais le travail était devenu abrutissant, répétitif et ennuyeux. L'opposition, c'était l'organisation autonome, l'avènement du DIY, des raves, de la culture hacker.
Mais des gens qui peuvent faire carrière toute leur vie dans la même boite et qui arrêtent de s'ennuyer, c'est pas bon et donc maintenant, on serait dans une nouvelle phase dominée par L'Anxiété. Fini tout ce qui est sécurisant dans le job qui t'abruti, fini les CDI, fini les aides sociales. C'est pas le retour à La Misère parce que les structures sont pour l'instant encore là, tu peux avoir un travail et un salaire, tu peux avoir des aides, mais tu peux tout perdre du jour au lendemain. C'est l'ère de la surveillance étatique et interpersonnelle, toutes les communications et relations se font en public et là aussi, tu peux tout perdre si tu n'es pas dans le rang. Anxiété et Autocensure partout, lien humain nulle part.
Bon, faut lire la suite pour trouver comment on en sort. M'est-avis que les solutions proposées ne vont pas beaucoup me surprendre.