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#classiques

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bituur esztreym<p><a href="https://pouet.chapril.org/tags/Cycisme" class="mention hashtag" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">#<span>Cycisme</span></a> <a href="https://pouet.chapril.org/tags/Saison" class="mention hashtag" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">#<span>Saison</span></a> <a href="https://pouet.chapril.org/tags/CoursesDeL%C3%A9gende" class="mention hashtag" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">#<span>CoursesDeLégende</span></a><br>ça fait longtemps longtemps qu'en France on aurait dû créer la Brie-Auch.<br>ça serait la madeleine de Proust absolue des fans de <a href="https://pouet.chapril.org/tags/Classiques" class="mention hashtag" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">#<span>Classiques</span></a>. <br>..</p>
dana hilliot<p>Les laborieux.</p><p>La chose assez pénible quand on est issu d'un milieu disons : pas très favorisé et qu'on se lance dans la vie intellectuelle, c'est qu'on a toujours quelques trains de retard, par exemple, du fait de ne pas connaître ses classiques.</p><p>Quand je faisais ma thèse sur le néoplatonisme, je n'avais qu'une connaissance très approximative de Platon et Aristote (ce qui est rédhibitoire pour comprendre Plotin, Proclus ou Damascius), mon grec était celui d'un autodidacte pur, et mes compétences en histoire romaine proches du néant. Là où la plupart des mes collègues, généralement sortis des grandes écoles ou des universités parisiennes, et (donc) de milieux très aisés, maîtrisaient le grec et le latin sur le bout des doigts, et citaient Platon dans sa langue sans hésitation, il m'a fallu ramer pour rattraper toutes ces lacunes (et, de fait, j'ai échoué).</p><p>Quand je me suis formé (en solo pour ainsi dire, habitant trop loin des villes où se trouvent les associations) à la psychanalyse, j'ai très vite été fasciné par les Kleiniens, surtout W.R. Bion, en n'ayant de Freud et Lacan qu'une approche très superficielle. J'ai eu le temps de refaire mon retard, au moins partiellement, mais ce n'était pas bien grave puisque je suis avant tout un praticien (et ni Freud, ni Lacan, ni Bion n'ont jamais reçu les personnes qui me font l'honneur de venir discuter avec moi)</p><p>Aujourd'hui, lancé dans des recherches en philosophies politiques, political ecologies, subaltern studies, postcolonial et decolonial studies, political anthropology, environmental justice etc.. et j'en passe (des dizaines d'autres domaines qui se croisent et se distinguent de manière plus ou moins convaincante), je me rends compte que je suis très loin de maîtriser mes classiques, à commencer par Marx, ou, par exemple, Gramsci, mais aussi Foucault pour n'en citer que trois. (par contre, je suis solide sur des auteurs plus récents, plus "actuels")</p><p>En littérature, c'est pire d'une certaine manière (bien que ce soit sans aucun doute mon domaine de prédilection). J'ignore des pans entiers de la littérature (notamment de la littérature française, excepté mon cher Rousseau), tout en étant incollable sur Arno Schmidt, Thomas Pynchon, William Gaddis et beaucoup d'autres auteurs que peu de gens ont lu mais qui peuplent mon petit panthéon personnel.</p><p>Au final, je me rappelle ce qu'avait dit de moi un psychanalyste sociologue (assez connu 😎 ), que je possédais une culture "peu académique" - mais, comme il aimait bien ce que j'écrivais sur Bion je crois, il ajoutait que j'y gagnais "une certaine fraîcheur" (on va dire ça comme ça, même si je me sens la plupart du temps plutôt défraîchi)</p><p>Au-delà de mon petit cas personnel, et pour avoir croisé bien d'autres chercheurs (académiques ou pas d'ailleurs) qui viennent d'un milieu social (et culturel) comparable au mien, c'est un trait assez commun que ce manque de culture classique (dans lequel on a plus de chance de baigner quand on grandit dans un monde de lecteurs, d'intellectuels, d'artistes, de chercheurs ou d'enseignants par exemple). Ce n'est pas grave en soi, toutefois, il y a toujours ce sentiment d'être un chercheur autodidacte, qui doit régulièrement faire demi-tour et accomplir un chemin que les autres ont déjà parcouru : c'est toujours laborieux, épuisant, décourageant. Bourdieu a déjà dit cela il y a longtemps (je l'ai lu sans doute), mais j'aurais préféré me contenter de le lire plutôt que d'en faire l'expérience, souvent pénible.</p><p>Ce pourquoi je suis toujours admiratif de ces chercheurs venus de régions du monde et/ou de milieux sociaux où l'accès au savoir et la culture classique ne vont pas de soi, qui ont dû cravacher pour faire entendre leur voix. Mais aussi de ceux qui échouent (sans doute par identification avec mes propres échecs, on se sent forcément plus solidaires de ceux qui nous ressemblent - ce pourquoi d'ailleurs, quand j'enseignais, j'étais toujours attentionné et bienveillant envers ceux qui échouaient, ce qui me valait l'incompréhension de la plupart de mes collègues, une des raisons pour lesquelles j'ai laissé tomber ce boulot du reste)</p><p><a href="https://climatejustice.social/tags/savoir" class="mention hashtag" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">#<span>savoir</span></a> <a href="https://climatejustice.social/tags/lacune" class="mention hashtag" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">#<span>lacune</span></a> <a href="https://climatejustice.social/tags/classiques" class="mention hashtag" rel="nofollow noopener noreferrer" target="_blank">#<span>classiques</span></a></p>